Anaïs Lelièvre
Anaïs Lelièvre est en résidence durant trois mois à la Ferme-Asile. L’artiste française a exploré son nouvel environnement et a retenu comme matrice de départ une argile pétrifiée qui se délite, arrachée d’un mur, en lisière de Sion. Cet objet prélevé dans la nature est soumis à l’observation fine et est dessiné. Puis, agrandi ou réduit par la photocopie, le dessin original est multiplié autant que nécessaire pour réaliser une installation in situ dans l’espace de l’atelier de la résidence. Stéphanie Le Follic-Hadida écrit : «L’artiste intègre dans le processus de fabrication le rythme structurel du cumul (en strates multiples) ou de la dispersion (isolement de détails) et parvient ainsi à induire une infinie variété d’impressions et le sentiment paradoxal d’une pluralité». Entre l’écriture et l’architecture, entre l’organique et le minéral, entre le lourd et le léger, entre la pesanteur et l’aérien, l’installation d’Anaïs Lelièvre invente un paysage qu’elle décrit comme «effluves de pierre, graphisme des flots, […] espace friable, sans effondrement. La force du tourbillon, entre fleuve et air, au nom non élucidé, qui sert ici de point de repère».