SOPHIE TOTTIE
Sélectionnée pour la résidence artistique internationale Appart’Atelier de l’été 2020, Sophie Tottie a bénéficié d’un atelier à la Ferme-Asile et y a travaillé les mois de juillet et août. Originaire de Suède, son voyage a été rendu possible grâce au soutien de la Ferme-Asile et du Canton du Valais.
En partant de questions existentielles, environnementales et scientifiques, Sophie Tottie s’intéresse aux possibilités qu’à l’art de changer les points de vue, les perspectives et la compréhension du monde. Dans cette optique, l’artiste explore plusieurs processus de création à travers le dessin abstrait mais aussi la marche, la lecture et les rencontres, s’attachant ensuite à donner forme à des idées abstraites. En expérimentant avec de l’encre permanente réactive qu’elle fabrique elle-même, elle cherche à en saisir sa composition et incorpore ses caractéristiques dans une expérience artistique durable. L’encre métallo-gallique, une encre noire au gallo-tannate de fer fabriquée à partir de sels métalliques et de tanins d’origine végétale, a une relation symbolique particulière à l’éternité mais aussi à la décomposition, à la destruction et à l’épuisement. Bien que permanente, cette encre a tendance sur la longueur à brûler son matériau de support. Sa fabrication et son utilisation résulte ainsi pour l’artiste d’une réflexion autour de la crise environnementale actuelle et de l’urgence d’une situation qui implique de nombreux dommages collatéraux pour l’humanité entière.
Parallèlement à la fabrication de l’encre, Sophie Tottie travaille sur la création d’une série d’images en relation avec le contexte au sein duquel elle a évolué pendant deux mois. Durant cette période, elle a étudié attentivement son cadre de travail s’enrichissant de discussions avec des pairs et des amis, se plongeant dans de nombreuses lectures axées sur des sujets environnementaux et effectuant plusieurs randonnées dans la région. Ces différentes activités ont été des moteurs importants pendant sa résidence. Elles lui ont permis de questionner la notion d’ « espace créatif » où se superposent les domaines artistiques, littéraires, politiques et psychologiques. À travers des lectures de textes au croisement de plusieurs disciplines et courants de pensées, l’artiste s’est notamment intéressée à des thèmes tels que le stress et l’épuisement – qui affectent autant les humains que la nature – ainsi qu’à l’environnement et à l’obéissance civile.