Marcher sur des passerelles avec, de part et d’autre, un plancher qui n’existe plus, troué. Voir se dresser au centre de la grange une houle faite de vagues toutes différentes. Voilà les expériences singulières, un brin inquiétantes et des plus surprenantes auxquelles nous invitent Carmen Perrin et Pierre-Alain Zuber avec leur installation Cela va faire des vagues.
Carmen Perrin et Pierre-Alain Zuber se connaissent bien : ils enseignaient à la HEAD de Genève et ont déjà réalisé des expositions ensemble, notamment en 2002 à l’Abbatiale de Bellelay. Ils créent tous deux des œuvres en relation avec l’espace public et l’architecture.
Soulèvement
Le sol actuel de la grange est constitué de quelque 750 planches de bois de différentes dimensions, dont la plupart mesurent 240 à 250 cm de long et 18 à 25 cm de large. Les artistes ont, dans une première phase, enlevé environ 120 planches de chaque côté de la partie minérale (environ 240 planches en tout) afin de rendre visible la structure en béton qui soutient ces planches. Ils ont laissé certaines planches au milieu des travées pour former deux passerelles qui permettent au public de déambuler le long de l’intervention-installation, comme sur une jetée.
Cette intervention-installation prend la forme d’une suite de vagues créées avec les planches enlevées, houle dont les ondes s’enchaînent sur toute la longueur de la grange en une colossale déferlante. Les vagues sont comme les matérialisations d’un souffle puissant et générateur qui aurait déplacé et réagencé les planches au centre de l’espace. Un soulèvement se serait produit, force immatérielle capable de modifier un lieu et, métaphoriquement, de provoquer des bouleversements dans la réalité.
Ces immenses vagues pointent aussi un autre aspect du lieu : le bateau. En effet, la grange est une vaste nef, c’est-à-dire un vaisseau voguant sur les eaux de la création artistique. Cette navigation convoque le danger potentiel et elle signale les tragédies qui se déroulent actuellement en mer Méditerranée.
Enfin, le titre de l’exposition, Cela va faire des vagues, prend tout son sens car la création artistique n’est pas là pour rassurer mais pour poser à sa manière les questions qui nous assaillent et pour mettre en images les remous qui nous bouleversent.
Déconstruire, construire
Enlever et assembler sont les deux gestes artistiques de cette installation hors du commun qui prend comme matériau le lieu même d’exposition. Travailler avec les espaces donnés ou avec l’espace public constitue une démarche commune aux deux artistes qui se retrouvent ici dans une opération double de déconstruction et de reconstruction. Enlever le plancher et le relever en sculptures ne possèdent pas seulement une signification architecturale et formelle. En découlent les notions de recyclage et de rénovation : on fait du neuf avec du vieux, on fait de l’autre avec du même. Et encore, on peut relier le sentiment de la catastrophe (un plancher qui manque provoque un vide angoissant) et de la création (il faut parfois passer par un acte destructeur pour créer).
Sur les deux galeries supérieures, pontons surplombant l’espace central, des œuvres personnelles des deux artistes sont présentées : dessins de Carmen Perrin et sculptures murales en bois de Pierre-Alain Zuber. Les artistes considèrent que «ces œuvres sont complémentaires à leur intervention artistique commune, dans la mesure où elles affirment deux vocabulaires plastiques différents et spécifiques à chacun.»
Sponsoring
Pour cette exposition un soutien exceptionnel a été accordé par la Ville de Sion, le Canton du Valais, la Fondation Ernst und Olga Gubler-Hablützel, le Fonds municipal d’art contemporain de la Ville de Genève (FMAC) et le Fonds cantonal d’art contemporain du canton de Genève (FCAC).
Marcher sur des passerelles avec, de part et d’autre, un plancher qui n’existe plus, troué. Voir se dresser au centre de la grange une houle faite de vagues toutes différentes. Voilà les expériences singulières, un brin inquiétantes et des plus surprenantes auxquelles nous invitent Carmen Perrin et Pierre-Alain Zuber avec leur installation Cela va faire des vagues.
Carmen Perrin et Pierre-Alain Zuber se connaissent bien : ils enseignaient à la HEAD de Genève et ont déjà réalisé des expositions ensemble, notamment en 2002 à l’Abbatiale de Bellelay. Ils créent tous deux des œuvres en relation avec l’espace public et l’architecture.
Soulèvement
Le sol actuel de la grange est constitué de quelque 750 planches de bois de différentes dimensions, dont la plupart mesurent 240 à 250 cm de long et 18 à 25 cm de large. Les artistes ont, dans une première phase, enlevé environ 120 planches de chaque côté de la partie minérale (environ 240 planches en tout) afin de rendre visible la structure en béton qui soutient ces planches. Ils ont laissé certaines planches au milieu des travées pour former deux passerelles qui permettent au public de déambuler le long de l’intervention-installation, comme sur une jetée.
Cette intervention-installation prend la forme d’une suite de vagues créées avec les planches enlevées, houle dont les ondes s’enchaînent sur toute la longueur de la grange en une colossale déferlante. Les vagues sont comme les matérialisations d’un souffle puissant et générateur qui aurait déplacé et réagencé les planches au centre de l’espace. Un soulèvement se serait produit, force immatérielle capable de modifier un lieu et, métaphoriquement, de provoquer des bouleversements dans la réalité.
Ces immenses vagues pointent aussi un autre aspect du lieu : le bateau. En effet, la grange est une vaste nef, c’est-à-dire un vaisseau voguant sur les eaux de la création artistique. Cette navigation convoque le danger potentiel et elle signale les tragédies qui se déroulent actuellement en mer Méditerranée.
Enfin, le titre de l’exposition, Cela va faire des vagues, prend tout son sens car la création artistique n’est pas là pour rassurer mais pour poser à sa manière les questions qui nous assaillent et pour mettre en images les remous qui nous bouleversent.
Déconstruire, construire
Enlever et assembler sont les deux gestes artistiques de cette installation hors du commun qui prend comme matériau le lieu même d’exposition. Travailler avec les espaces donnés ou avec l’espace public constitue une démarche commune aux deux artistes qui se retrouvent ici dans une opération double de déconstruction et de reconstruction. Enlever le plancher et le relever en sculptures ne possèdent pas seulement une signification architecturale et formelle. En découlent les notions de recyclage et de rénovation : on fait du neuf avec du vieux, on fait de l’autre avec du même. Et encore, on peut relier le sentiment de la catastrophe (un plancher qui manque provoque un vide angoissant) et de la création (il faut parfois passer par un acte destructeur pour créer).
Sur les deux galeries supérieures, pontons surplombant l’espace central, des œuvres personnelles des deux artistes sont présentées : dessins de Carmen Perrin et sculptures murales en bois de Pierre-Alain Zuber. Les artistes considèrent que «ces œuvres sont complémentaires à leur intervention artistique commune, dans la mesure où elles affirment deux vocabulaires plastiques différents et spécifiques à chacun.»
Sponsoring
Pour cette exposition un soutien exceptionnel a été accordé par la Ville de Sion, le Canton du Valais, la Fondation Ernst und Olga Gubler-Hablützel, le Fonds municipal d’art contemporain de la Ville de Genève (FMAC) et le Fonds cantonal d’art contemporain du canton de Genève (FCAC).
Carmen Perrin et Pierre-Alain Zuber
Carmen Perrin
Carmen Perrin est née en 1953 à La Paz en Bolivie. Elle est arrivée en 1960 à Genève. De1989 à 2004, elle a dirigé un atelier de recherches plastiques à la HEAD. Entre 1986 et 1996, elle a occupé un atelier à Marseille et entre 1993 et 1995, un atelier à Londres. Elle développe depuis de nombreuses années des œuvres et des installations pour l’espace public et en liens avec l’architecture. Artiste internationalement reconnue, elle vit à Genève et en France. Les travaux de Carmen Perrin explorent l’élasticité des matériaux. Aussi l’artiste créait-elle des sculptures «événements» qui mettent en évidence ses gestes pour courber, plier, tordre, tendre, détendre, assouplir le caoutchouc, la fibre de verre, l’acier, le bois. Ses œuvres à l’échelle humaine manifestent les forces, les transformations, les articulations et impliquent aussi le temps dans l’équilibre précaire des formes obtenues.
Pierre-Alain Zuber
Pierre-Alain Zuber est né en 1950 à Sierre. Il suit l’Ecole des Beaux-Arts de Sion puis l’Ecole Supérieure d’art visuel (ESAV) de Genève. De 1982 à 2012, il enseigne à la Haute Ecole d’Art et de Design (HEAD) de Genève. Depuis la fin des années 1970, il développe un travail sur le bois. Ses sculptures ont été présentées dans des expositions d’art en plein air (Bex, Môtiers) et en 2015 à Vercorin. En 1989, il a reçu le Prix d’encouragement de l’Etat du Valais. Il vit à Genève et à Muraz/Sion.
«Soumis à des opérations et processus volontairement simples, voulant par là éviter le “trop d’effets”, le bois est le support des interrogations et questionnements qui m’intéressent dans le champ de l’art aujourd’hui», dit l’artiste. Dans ses œuvres, le bois se veut en décalage et en contrepoint avec son utilisation architectonique tout en utilisant les mêmes techniques de base que celles de la menuiserie : scier, coller, poncer, etc.
dates et horaires
Vernissage le 13 janvier à partir de 18h.
Allocution de Sébastien Gattlen, conseiller municipal de la Ville de Sion, en charge de la culture, Isabelle Pannatier, directrice, Pierre-Christian de Roten, président de l’Association de la Ferme-Asile, Véronique Mauron, curatrice.
Mercredi: 12h-18h
Jeudi-Samedi : 12h-20h
Dimanche : 11h-15h