Pour sa deuxième exposition à la Grenette, la Ferme-Asile accueille la 1ère édition de la Biennale Son, qui convie Deborah-Joyce Holman pour une installation sonore.

Avec Untitled (in rage), Deborah-Joyce Holman adapte à la Grenette une pièce qui a déjà connu deux dispositifs, dans un appartement à la Biennale d’Athènes en 2021 et dans l’ancienne salle d’usine du Centre d’art contemporain à Genève en 2022, où elle a été exposée dans le cadre du Swiss Emerging Artist Prize. Conçue avec Yara Dulac Gisler et bénéficiant ici d’une nouvelle spatialisation sonore réalisée avec Merlin Modulaw, Untitled (in rage) s’inscrit de manière puissante dans la lignée de travaux récents de l’artiste.

Quel que soit le média qui les porte, les œuvres de Holman sont comme des gestes de refus incarnés, qui font de l’insaisissabilité et de la fugitivité des stratégies de survie. Refuser la surdisponibilité du soi, embrasser une forme d’opacité, pour mieux prêter l’oreille et se faire entendre. Comme ailleurs certaines de ses œuvres refusent d’offrir une lisibilité, les collages sonores de Untitled (in rage), composés d’éléments musicaux, de field recordings captés sur le vif (de la pluie au Ghana, la conduite d’un taxi à Washington, des vibrations dans une baignoire), et de voix, se voient refuser un corps.

Dans l’intimité d’un espace étroit tamisé par des filtres orange, le public est confronté à une rangée de six haut-parleurs tandis que des caissons de basse gémissent sous les bancs sur lesquels il est assis. Le paysage sonore de Untitled (in rage) est empreint de tension et de colère, ses différentes contributions se détachant comme des voix individuelles, faisant de cette version de l’œuvre une sorte de chorale chaotique. Bien que l’artiste refuse d’ancrer la pièce dans une quelconque narration dominante, la force émotionnelle de Untitled (in rage) a un potentiel transformateur.

« J’essaie de situer mon travail dans une certaine opacité, mais une opacité qui lui permet d’atteindre tout de même celleux qu’il doit atteindre », dit Deborah-Joyce Holman. « Il s’agit pour moi de traiter de ce que nous faisons, et de ce que nous ne faisons pas. Il s’agit de savoir comment nous écoutons, et comment nous n’écoutons pas. Qu’avons-nous appris à rejeter comme n’étant que du silence? »

En collaboration avec Yara Dulac Ghisler et avec des contributions de B Covington Sam-Sumana, FALSE PRPHT et Suutoo, nouvelle spatialisation sonore conçue avec Merlin Modulaw

Photo : Deborah Joyce Holman & Yara Dulac Gisler, Untitled (in rage), 2021 – Centre D’Art Contemporain, Geneva, 2022
© photographie Julien Girard. Courtesy of Swiss Emerging Artist Prize, Centre d’Art Contemporain Geneva & the artist

Pour sa deuxième exposition à la Grenette, la Ferme-Asile accueille la 1ère édition de la Biennale Son, qui convie Deborah-Joyce Holman pour une installation sonore.

Avec Untitled (in rage), Deborah-Joyce Holman adapte à la Grenette une pièce qui a déjà connu deux dispositifs, dans un appartement à la Biennale d’Athènes en 2021 et dans l’ancienne salle d’usine du Centre d’art contemporain à Genève en 2022, où elle a été exposée dans le cadre du Swiss Emerging Artist Prize. Conçue avec Yara Dulac Gisler et bénéficiant ici d’une nouvelle spatialisation sonore réalisée avec Merlin Modulaw, Untitled (in rage) s’inscrit de manière puissante dans la lignée de travaux récents de l’artiste.

Quel que soit le média qui les porte, les œuvres de Holman sont comme des gestes de refus incarnés, qui font de l’insaisissabilité et de la fugitivité des stratégies de survie. Refuser la surdisponibilité du soi, embrasser une forme d’opacité, pour mieux prêter l’oreille et se faire entendre. Comme ailleurs certaines de ses œuvres refusent d’offrir une lisibilité, les collages sonores de Untitled (in rage), composés d’éléments musicaux, de field recordings captés sur le vif (de la pluie au Ghana, la conduite d’un taxi à Washington, des vibrations dans une baignoire), et de voix, se voient refuser un corps.

Dans l’intimité d’un espace étroit tamisé par des filtres orange, le public est confronté à une rangée de six haut-parleurs tandis que des caissons de basse gémissent sous les bancs sur lesquels il est assis. Le paysage sonore de Untitled (in rage) est empreint de tension et de colère, ses différentes contributions se détachant comme des voix individuelles, faisant de cette version de l’œuvre une sorte de chorale chaotique. Bien que l’artiste refuse d’ancrer la pièce dans une quelconque narration dominante, la force émotionnelle de Untitled (in rage) a un potentiel transformateur.

« J’essaie de situer mon travail dans une certaine opacité, mais une opacité qui lui permet d’atteindre tout de même celleux qu’il doit atteindre », dit Deborah-Joyce Holman. « Il s’agit pour moi de traiter de ce que nous faisons, et de ce que nous ne faisons pas. Il s’agit de savoir comment nous écoutons, et comment nous n’écoutons pas. Qu’avons-nous appris à rejeter comme n’étant que du silence? »

En collaboration avec Yara Dulac Ghisler et avec des contributions de B Covington Sam-Sumana, FALSE PRPHT et Suutoo, nouvelle spatialisation sonore conçue avec Merlin Modulaw

Photo : Deborah Joyce Holman & Yara Dulac Gisler, Untitled (in rage), 2021 – Centre D’Art Contemporain, Geneva, 2022
© photographie Julien Girard. Courtesy of Swiss Emerging Artist Prize, Centre d’Art Contemporain Geneva & the artist

Deborah Joyce Holman

Néx en 1991 à Bâle
Vit et travaille entre Bâle et Londres

Deborah-Joyce Holman a obtenu son bachelor en arts visuels à la HEAD Genève avant de suivre le programme d’études indépendantes CAMPUS à Nottingham Contemporary.

 

Iel explore une variété de médias, du texte au film en passant par la peinture et l’installation, et s’intéresse particulièrement à la relation entre image, capital et idéologie pour les personnes considérées comme « autres » dans un contexte de représentation principalement défini par un patriarcat impérialiste, suprématiste blanc et capitaliste (pour citer l’intellectuelle publique bell hooks). Iel s’engage souvent dans cette voie en explorant les archives et les cultures visuelles contemporaines dans les médias populaires, les arts, la culture et l’arène politique, en se concentrant particulièrement sur les stratégies, les sites et les articulations du refus dans ce contexte de représentation.

 

Deborah-Joyce Holman a remporté le Swiss Emerging Artist Prize 2022, la troisième édition d’un prix d’art contemporain destiné aux jeunes artistes de la scène suisse.

 

Après une série de présentations individuelles en 2022 (schwarzescafé de Luma Westbau à Zurich, Institut suisse à Palerme, Cordova à Barcelone) et plus tôt cette année à la Galerie Gregor Staiger à Zurich, c’est au tour de la Kunsthalle de Berne de l’accueillir pour le dernier trimestre de 2023.

 

Iel a codirigé (2020-2022) l’organisation artistique Auto Italia, basée à Londres. Déjà pendant ses études, iel s’est impliqué·e dans des projets curatoriaux. À Bâle, en 2015, iel a fondé 1.1, une plateforme pour les personnes en début de carrière dans le domaine des arts, de la musique et des pratiques textuelles, et dirigé cet espace d’exposition de 2015 à 2020. Holman a également assuré le commissariat des expositions collectives des éditions 2018 et 2019 du festival des Urbaines, à Lausanne.

dates et horaires

Du 16 septembre au 29 octobre 2023

  •  – mercredi-dimanche : 14:00 à 18:00
  •  – vendredi : 12:00 à 18:00
  •  – lundi-mardi : fermé

Vernissage le 16 septembre

  •  – 11:00 à 18:00 Exposition ouverte (visite libre)
  •  – dès 17:00 : Partie officielle à La Centrale (Usine de Chandoline)

tarifs

  • Tarif Plein

    5.–

  • Tarif réduit - AVS, AI, chômage

    2.–

  • Étudiant·e / apprenti·e

    2.–

  • Membres

    2.–

  • Pass Biennale Son Expo 1 jour

    15.–

  • Pass Biennale Son 1 jour, tarif réduit (AVS, étudiants)

    10.–

gratuit pour

AG culturel/Pass Bienvenue/Abobo

Enfants jusqu'à 16 ans révolu

Détenteur·trice de la carte : Visarte, ASHHA-VKKS, AICA, AMS, ICOM, AIAPDétenteur·trice d'un pass Biennale Son

Étudiant·es d'une Haute école d'art ou de musique sur présentation d'un justificatif et du pass Biennale Son Fan gratuit (à commander sur la billetterie de la Biennale Son)

Les journalistes doivent faire la demande d'une accréditation pour avoir un accès aux expositions de la Biennale.

L'achat d'un pass Biennale Son se fait via la billetterie (possibilité d'acheter un pass 1 jour sur place)